Tresser l'agapanthe

Le tressage de l'agapanthe

 

 

L'agapanthe,encore appelé "boule de bleu", "bâton de jour de l'an","japonica",à l'île de La Réunion,est une plante ornementale qui fleurit selon l'altitude de novembre à mars (été réunionnais).
On peut en voir en bordure de route à la plaine des cafres à l'île de la Réunion, mais aussi sur le littoral.
Elle pousse facilement dans les régions tempérées et il n'est pas rare d'en voir dans les jardins d'Europe ( plutôt sud!).
Cette fleur d'amour ( agape= amour et anthos= fleur)nous enchante par son ombelle comptant jusqu'à
100 fleurs, bleues ou blanches.


Juste aprés le flétrissement des derniéres fleurs, récupérer la tige ou "baton".
Munissez vous d'un couteau et d'un récipient contenant de l'eau car vous tremperez votre matériau souvent pour faciliter les différentes opérations.
Fendez le bâton dans le sens de la longueur en 4 parties égales. Occupez vous de chacune  d'elles séparément.

Débarrassez l'écorce de la partie blanche intérieure ( quelquefois appelée "mie")
opération délicate car il ne faut pas abimer l'écorce. Ne pas chercher à le faire d'une traite mais procéder par petits bouts de 2 cm environ.

Lorsque l'écorce est débarrassée de cette partie blanche, la poser à plat sur un plan dur et gratter maintenant la pellicule verte : pour cela poser la lame de votre couteau sur une extrémité. Il vous faudra trouver l'angle adéquat qui vous permettra de gratter la pellicule verte sans endommager
"l'écorce",en tirant doucement sur l'extrémité de cette bandelette.
Apparaitra alors la partie convoitée : la rincer et l'essuyer. Elle est prête à l'emploi.








Chaque "brin " pourra être refendu ; plus les brins sont fins plus le tressage sera long .
Avant de fendre ou de travailler la paille de lys il faut l'enrouler dans un linge humide.
Ici notre tresseuse execute une tresse à 11 brins . il s'agit de Joséphine Riviére qui habite Cilaos et qui fait encore à l'occasion un chapeau en lys,tout comme sa soeur Catherine.
Une fois les brins rassemblés et noués à une extrémité,on va séparer un nombre de brins à droite et un nombre de brins à gauche. On les tresse alternativement suivant le même rythme pour que le résultat final soit régulier.
Par exemple à 12 brins : 5 d'un côté, 7 de l'autre .Commencer par les 7: plier sur 1, sous 4 et sur le dernier. Sur le même côté:sur 1,sous 2 , et sur 2.
Passer de l'autre côté et faire le même travail...
Pour faire un chapeau il faut s'armer de patience car pas moins de 6 métres de tresses seront nécessaires .

 

 





Chapeau exécuté par Mme Velio artisane de Saline les hauts

chapeau bicolore ,toujours de Mme Vélio

 

 

 

Le vétiver

              Le vétiver est une plante tropicale ( Genre Vetiveria, famille des graminées ou encore "vetiveria zizanioides") qui était auparavant très cultivée à La Réunion. Jusqu'aux années 1960, on pouvait voir des touffes de vétiver plantées au bord des champs de cannes pour garder la terre.

C'est la plus ancienne des plantes à parfum de l'île. Elle vient de l'Inde et passe d'abord à l'île Maurice avec COSSIGNY en 1764. Elle fut utilisée comme couverture pour les dépendances des habitations. Ses racines, lavées et séchées étaient utilisées pour la confection de brosses, la conservation des meubles et du linge qui se voit débarrassé des mites.

En 1878,  pour l'Exposition Universelle le vétiver figure dans le catalogue des "plantes odorantes et boissons aromatiques".

C'est en 1888 qu'il est distillé par Fernand PEVERELLY.

A la Réunion, la culture se localisait dans les Hauts de Saint-Joseph et de Petite-Ile entre 400 et 800 mètres d'altitude. elle se développa parallèlement au géranium avant de péricliter comme lui. Au début du XXe siècle, on pouvait trouver un petit artisanat autour des racines de cette plante comme le montrent ces images d'ouvrages gardés par Marcelle FONTAINE, une octogénaire amoureuse des vieilles choses.

Petite boîte à bijoux des années 1940. Extérieur.

La même boîte ouverte molletonnée.

Éventail en racines de vétiver avec un bord en tresse de vacoa.

Coupe - artisanat malgache